jeudi 27 décembre 2012

Musi-chronique #1 & other stuff

Aujourd'hui, j'aimerais qu'on se penche un peu au-dessus de l'abîme fabuleux de la scène musicale. Ça n'engage que moi mais je considère qu'un bon blog/site/anything else parle forcément à un moment ou un autre de musique. Pas vous ? 

Autant vous prévenir de suite, je ne compte pas évoquer le super-gros-buzz de l'année 2012. On parle bien sûr de notre grand ami Psy, celui qui aime se dandiner entouré de jolies asiates au son des boîtes branchées du quartier-qui-ne-dort jamais, j'ai nommé Gangnam, à Séoul. Exception faite pour ceux qui ont passé les derniers mois à vivre comme des ermites au fin fond de la forêt (le rêve !), tout le monde connaît/a entendu parler de ce joyeux coréen, qui sous couvert d'une danse de pingouin (et de ses douloureux dérivés), s'applique à tourner en dérision la classe hype de son pays. On en pensera ce que l'on veut, toujours est-il que ça reste plus profond qu'un  rabâchage du prix du poisson

(Vous avez remarqué que je n'en ai pas parlé, absolument pas)


Sinon, l'ambassadeur de la scène rock alternative britannique aka Pulp s'est offert un duo avec James Murphy. After You, initialement prévue sur l'épique album We Love Life, s'offre une cure de jouvence avec  l'ex-leader de LCD Soundsystems. A lire et à écouter ici.

Trêve de banalités, je voudrais passer en coup de vent sur un groupe extraordinaire qui a bercé mon adolescence (comme des milliers d'autres), français de surcroît : Noir Désir. En particulier parce que l'album Tostaky (le plus abouti, de mon point de vue) ressort tout-beau-tout-neuf à l'occasion des 20 ans de la bête. Une bonne excuse pour se réécouter le son éponyme du CD et de trouver ça bien. Parfaitement !


Musi-chronique #1 : Cloud Nothings -- Attack on Memory

D'ailleurs, comme je trouve ça bien aussi, il faut que j'attire votre attention sur un groupe qui est un peu l'OVNI du milieu rock. Pourquoi ? En particulier parce qu'ils se revendiquent du mouvement néo-grunge [sic] et qu'on pourrait se dire que c'est la bonne blague de l'année (même s'il y a eu la non-fin du monde à Bucarach ou encore le prochain film autobiographique de Lady Gaga en tête du top 10 des bad jokes 2012). Le grunge s'est fait sauter la cervelle en même temps que Kurt Cobain, et malgré les soubresauts du style via l'excellent Pearl Jam (et ma collection de t-shirts), aujourd'hui le mouvement est bel et bien mort et enterré.  

Et pourtant, à l'écoute de No Future/No Past, extrait du dernier album de Cloud Nothings, la surprise est au rendez-vous. Un étrange tour de prestidigitation se fait dans nos tympans, et l'espace d'un instant, c'est le fantôme d'un son familier qui vient hanter nos synapses. Se posant délicatement sur un riff aérien dans le plus pur style lo-fi, la voix traînante, lascive même, du leader Dylan Baldi réveille l'adolescent rebelle en chemise crade qui sommeille en nous. 

Lancé dans un rythme hypnotique, le batteur martèle délicatement un duo grosse caisse/caisse claire pour bercer l'auditeur, accompagné d'une ligne de basse fluide et discrète. Et le tout de progresser vers un final puissant, explosif, usant sans pitié des cymbales là où les deux guitaristes de Cloud Nothings nous assènent le coup de grâce, noyés sous les cris grungesques* du chanteur. Comme pour nous punir de notre scepticisme. Dommage que les titres suivants , en particulier Wasted Days ou Stay Useless, se perdent dans un fouillis punk-rock. Des morceaux certes aboutis mais si loin de la première impression que l'on se fait de l'album. Enfin, pour un court instant d'hébétude au moins, No Future/No Past aura laissé un agréable arrière-goût de rébellion, une réminiscence de l'âge d'or du grunge gravée dans nos oreilles.

Allez, je la mets.





Issue de l'album Attack on Memory (Cloud Nothings), à dénicher chez Carpark Records, quelques titres lives en téléchargement ici.

*je sais, ça n'existe pas hein ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire