samedi 5 janvier 2013

Tourisme sous le soleil et les balles en Syrie


Les vacances d’hiver, c’est avant tout l’occasion de s’aérer les bronches en montagne. De se vautrer dans la poudreuse et d’en redemander en criant à tue-tête. Pour certains, c’est plutôt les plages du Sri Lanka, ses terrains d’aviation reconvertis en paradis de golfeurs. C’est d’ailleurs l’unique occasion de se faire tenir ses clubs par un ancien colonel, et sans se faire trouer la peau. Et bien tout ça c’est de la branlette. Parce que des vraies vacances, c’est de zigzaguer au milieu des rebelles syriens, prendre des photos entre deux tirs de sniper. LA définition du tourisme selon Toshifumi Fujimoto.

« Je suis un mélange de samouraï et de kamikaze ». La réponse que fait le japonais de 45 ans aux journalistes a franchement de quoi faire sourire. Parce qu’entre les pilotes aux tendances suicidaires des avions nippons de Pearl Harbor et le « kamikaze » conducteur de poids-lourds, il y a quand même une sacrée différence. Samouraï alors ? Je serais tenté de dire que oui, au vu de ce que notre ami Toshifumi a entrepris de faire. Plutôt que de se contenter a errer tranquillement dans une petite vie peinarde qui ne lui convenait absolument pas, il a choisi d’oser entreprendre sans crainte ce que de nombreux journalistes font chaque jour pour gagner leur croûte. Le bonhomme vit seul, sans nouvelles de ses enfants depuis plusieurs années, et à préféré l’action à la résignation. Dans un certain sens, ça force l’admiration.

Seul sur le front, avec son anglais incertain et des prédispositions à la langue arabe qui frisent le zéro, Toshifumi s’offre une excursion au milieu des tirs de mortiers. Les causes et enjeux du conflit ne l’intéressent pas, d’ailleurs comme il le dit lui-même, il n’y comprend pas grand-chose. Ceci dit, pas question d’investir le terrain sans armes. Son arsenal ? Deux appareils photos, une caméra, avec lesquelles il mitraille les soldats des deux camps, sans prendre parti. Et non seulement de prendre des clichés, mais, plutôt à l’aise avec son matériel, de les prendre bien.

Le nouveau visage de la Syrie...

Dans le feu de l'action/
Evidemment, l’histoire intéresse les journaux, d’autant que ce n’est pas la première excursion risqué du japonais. On en viendrait d’ailleurs à  se demander si tout ce rameutage autour de ce tourisme de l’extrême ne serait pas qu’une mise en scène de Toshifumi pour faire le buzz. Peut-être. Vaut-il mieux pour autant ingurgiter l’info, vautré sur son canapé, devant la télé, s’indigner passablement avant de zapper sur un autre sujet (et je sais de quoi je parle) ? Sûrement pas. Reste à espérer que Mr. Toshifumi Fujimoto et sa solide paire de couilles soient épargnés par les balles perdues de ce conflit qui dure depuis trop longtemps.

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