Les vacances d’hiver, c’est avant tout l’occasion de s’aérer
les bronches en montagne. De se vautrer dans la poudreuse et d’en redemander en
criant à tue-tête. Pour certains, c’est plutôt les plages du Sri Lanka, ses
terrains d’aviation reconvertis en paradis de golfeurs. C’est d’ailleurs l’unique
occasion de se faire tenir ses clubs par un ancien colonel, et sans se faire
trouer la peau. Et bien tout ça c’est de la branlette. Parce que des vraies vacances,
c’est de zigzaguer au milieu des rebelles syriens, prendre des photos entre deux
tirs de sniper. LA définition du tourisme selon Toshifumi Fujimoto.
« Je suis un mélange de samouraï et de kamikaze ».
La réponse que fait le japonais de 45 ans aux journalistes a franchement de
quoi faire sourire. Parce qu’entre les pilotes aux tendances suicidaires des
avions nippons de Pearl Harbor et le « kamikaze » conducteur de
poids-lourds, il y a quand même une sacrée différence. Samouraï alors ? Je
serais tenté de dire que oui, au vu de ce que notre ami Toshifumi a entrepris
de faire. Plutôt que de se contenter a errer tranquillement dans une petite vie
peinarde qui ne lui convenait absolument pas, il a choisi d’oser entreprendre
sans crainte ce que de nombreux journalistes font chaque jour pour gagner leur
croûte. Le bonhomme vit seul, sans nouvelles de ses enfants depuis plusieurs années,
et à préféré l’action à la résignation. Dans un certain sens, ça force l’admiration.
Seul sur le front, avec son anglais incertain et des
prédispositions à la langue arabe qui frisent le zéro, Toshifumi s’offre une
excursion au milieu des tirs de mortiers. Les causes et enjeux du conflit ne l’intéressent
pas, d’ailleurs comme il le dit lui-même, il n’y comprend pas grand-chose. Ceci
dit, pas question d’investir le terrain sans armes. Son arsenal ? Deux
appareils photos, une caméra, avec lesquelles il mitraille les soldats des deux
camps, sans prendre parti. Et non seulement de prendre des clichés, mais,
plutôt à l’aise avec son matériel, de les prendre bien.
Le nouveau visage de la Syrie... |
Dans le feu de l'action/ |
Evidemment, l’histoire intéresse les journaux, d’autant que
ce n’est pas la première excursion risqué du japonais. On en viendrait d’ailleurs
à se demander si tout ce rameutage
autour de ce tourisme de l’extrême ne serait pas qu’une mise en scène de
Toshifumi pour faire le buzz. Peut-être. Vaut-il mieux pour autant ingurgiter l’info,
vautré sur son canapé, devant la télé, s’indigner passablement avant de zapper
sur un autre sujet (et je sais de quoi je parle) ? Sûrement pas. Reste à
espérer que Mr. Toshifumi Fujimoto et sa solide paire de couilles soient épargnés
par les balles perdues de ce conflit qui dure depuis trop longtemps.
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